Des noms d’esprits ?

Q.: Jézabel, Léviathan, Pharaon et beaucoup d’autres noms bibliques sont parfois utilisés aujourd’hui pour décrire des esprits qui habitent le monde. Aussi, l’expression « l’ennemi » revient souvent dans notre vocabulaire. Les démons et Satan sont-ils responsables de tous les maux qui nous arrivent ?

R. : Jézabel était une femme méchante et idolâtre, mais c’était une femme et non un démon (1 Rois 16.31). Léviathan était, semble-t-il, un monstre marin et non un démon (Ésaïe 27.1), etc. L’utilisation de ces noms pour décrire des démons est un phénomène ecclésiologique mais non biblique. Le diable est certainement l’ennemi (Matthieu 13.39), mais il n’est pas omniprésent, pas plus que les démons : ils parcourent la terre et s’y promènent (Job 1.7). Ils ne peuvent donc pas être tenus responsables de tout ce qui nous arrive. Bien des facteurs peuvent être considérés : nos propres manquements, la main de Dieu qui nous châtie, la providence (il pleut sur les justes et sur les méchants), etc. Certains maux qui nous arrivent peuvent être aisément expliqués, d’autres non. Il ne s’agit pas de jeter automatiquement le blâme sur le diable ou les esprits méchants, mais tout simplement de chercher la paix de Dieu à travers ces maux, soit par la confession, s’il s’agit d’un péché, soit par la soumission et la confiance au Dieu qui prend soin de nous (1 Pierre 5.7).

Les enfants de Bethléhem

Q.: Combien d’enfants sont morts à Bethléhem?

R.: C’est une question difficile à répondre puisqu’il n’y a qu’un seul passage qui rapporte cet incident, soit Matthieu 2.16-18, et rien dans le texte lui-même ne laisse supposer un nombre quelconque. De plus, il semble bien qu’il n’y ait aucune source historique qui mentionne ces meurtres. Cependant, à la lumière de ce que nous connaissons de la région de Bethléhem et de ses environs à cette époque, la plupart des commentateurs évoquent un nombre se situant entre 10 et 40 enfants. Aussi, Bethléhem étant situé à seulement quelques kilomètres de Jérusalem, soit quelques heures de marche, le temps écoulé avant qu’Hérode ne se rende compte de la duperie des mages ne devait pas dépasser deux jours environ.

Enseigner et instruire

Q.: Quelle est la nuance entre « enseigner » et « instruire » dans 2 Timothée 3.16 ?

R.: Dans ce verset, Paul dit que toute l’Écriture est inspirée (soufflée par Dieu) et utile (profitable) pour 4 choses:

1. Enseigner (la bonne doctrine – ce qu’il faut croire)
2. Convaincre (de péché et d’erreur – ce qu’il ne faut pas croire)

Ces deux choses se réfèrent donc à la foi;

3. Corriger (sur ce qu’il ne faut pas faire; Grec, ‘restaurer, redresser’)
4. Instruire (sur ce qu’il faut faire; Grec, ‘éducation’)

Ces deux choses se réfèrent donc à la conduite;

Tout cela afin que l’homme de Dieu soit accompli (capable, compétent) et propre (littéralement, ‘ayant été équipé’, parfait passif) pour toute bonne oeuvre.

Jacob maudit ses fils ?

Q.: Pourquoi Jacob maudit-il la violence de Siméon et de Lévi, plutôt que de les pardonner ? Voir Genèse 49.5-7 :

« Siméon et Lévi sont frères ; Leurs glaives sont des instruments de violence. Que mon âme n’entre point dans leur conciliabule, que mon esprit ne s’unisse point à leur assemblée ! Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes, et, dans leur méchanceté, ils ont coupé les jarrets des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle est violente, et leur fureur, car elle est cruelle ! Je les séparerai dans Jacob, et je les disperserai dans Israël. »

Dans le passage de Genèse 49.5-7, il n’est pas question de vengeance ou de pardon, mais plutôt d’une prophétie faite à l’égard des conséquences des gestes de violence posés par Siméon et Lévi. Cette prophétie est même considérée comme une ‘bénédiction’, comme on peut le voir dans Genèse 49.28 :

« Ce sont là tous ceux qui forment les douze tribus d’Israël. Et c’est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun selon sa bénédiction. »

L’attitude est condamnée (maudite), puis Jacob annonce que Siméon et Lévi seront ‘dispersés dans Israël’. Bien que ceci ait été une ‘punition’ pour ces deux tribus, ce fut réellement une bénédiction pour elles : Siméon, très petite tribu, s’est retrouvée au sein de la tribu royale de Juda (Josué 19.1- 9) et Lévi, la tribu sacerdotale, a été répartie à travers tout Israël (Josué 21). Il n’est donc pas question ici d’une attitude personnelle, mais d’une promesse prophétique remplie de la grâce de Dieu.

S’adresser à Dieu

Q.: Frère, quand je prie, j’ai l’habitude de m’adresser à Dieu en disant : « Dieu Tout- Puissant »; mais souvent, je suis interpelé par notre pasteur qui m’interdit de m’adresser ainsi à Dieu, car si sa puissance descend maintenant, nous allons mourir! Cher frère, cela est-il vrai ou pas ? Y a-t-il un autre nom ?

Lorsque j’étais moi-même au Congo, j’ai entendu à plusieurs reprises des croyants chanter ce cantique : « Dieu Tout-Puissant, quand mon cœur considère… ». En fait, ce chant est une prière adressée à Dieu, et à ma connaissance, personne n’en est mort! Pas plus lorsque nous chantons « El Shaddaï », qui signifie précisément « Dieu Tout-Puissant ». Est-ce parce que sa puissance n’est pas descendue ? D’où vient l’idée d’une puissance de Dieu qui descend pour faire mourir ceux qui s’adressent à lui ainsi ? Bien qu’un pasteur puisse avoir une certaine autorité spirituelle légitime, c’est la Parole de Dieu qui doit ultimement nous diriger. Et celle-ci nous encourage à nous adresser au Dieu Tout-Puissant :

«Et maintenant, ô notre Dieu, Dieu grand, puissant et redoutable » (Néhémie 9.32).

Voir aussi Job 8.5-6; 13.3; Jérémie 32.18; Apocalypse 11.7. Si nous suivons le raisonnement de ce pasteur, faudrait-il déduire qu’il ne faut pas appeler Dieu « Éternel des armées », de peur qu’il n’entre en guerre avec nous ? La Bible mentionne plusieurs manières de s’adresser à Dieu; que ce soit seulement dans la révérence et l’humilité.