Du mal ou du malin ?

Q.: Dans Matthieu 6.13, certaines versions disent ‘délivre-nous du mal’, tandis que d’autres traduisent par ‘délivre-nous du malin’. Pourquoi cette différence ? Qui a raison ?

Premièrement, l’adjectif Grec ponēros peut être traduit par mal; c’est son sens le plus commun. Par contre, Matthieu utilise l’adjectif substantivé (qui devient un nom) tou ponērou à trois reprises dans son Évangile et à chaque occasion, cela se réfère à la personne du diable, comme le contexte le clarifie: Matthieu 5.37; 6.13; et 13.38. Cet emploi substantivé est même utiliséailleurs dans le Nouveau Testament (Éphésiens 6.16; 2 Thessaloniciens 3.3; 1 Jean 3.12).

C’est pourquoi certaines versions ont traduit par malin, avec ou sans majuscule (Segond et Segond révisée dite Colombe), par Tentateur(TOB), par diable(Semeur), ou par Mauvais (Jérusalem et Nouvelle Bible Segond). Il y a peu de traductions majeures1 qui ont traduit par ‘mal’: Darby (qui n’a pas toujours raison!), et Martin, théologien protestant du tournant du 18esiècle.

Donc, la traduction ‘délivre-nous du malin’ représente probablement le mieux le texte Grec.

Voilà l’importance de considérer plusieurs versions dans l’étude de la Parole de Dieu.

Pourquoi un veau d’or ?

Q. : Dans le désert, suite à la sortie d’Égypte, les Juifs ont adoré un veau d’or. Pourquoi un veau? Y a-t-il une signification au fait que ce soit un veau?

Il est intéressant de noter que Jéroboam, le serviteur de Salomon qui a pris la tête du royaume du Nord lors de la division d’Israël, a aussi fabriqué des veaux d’or. L’image du bétail était chose commune pour représenter des divinités païennes lors de la période biblique. En Égypte, la déesse Hathor était parfois représentée avec des caractéristiques propres à une vache, comme les cornes et les oreilles. Certains commentateurs associent cette image du veau d’or précisément au dieu égyptien Apis, qui avait la forme d’un veau. Cependant, ce dieu était un dieu de la fécondité et des relations sexuelles. Il est donc peu probable que les Israélites aient repris exactement son image. Même dans d’autres cultures, comme les cultures cananéennes et babyloniennes, les divinités masculines étaient souvent représentées avec des caractéristiques bovines, surtout des cornes. On pense au dieu Baal, qui est associé avec des veaux dans les textes d’Ugarit, ancienne ville située à 40 KM au sud d’Antioche, qui a été mise à jour en 1929, et où l’on a découvert une librairie entière de tablettes d’argile.


Refuser la cène

Q. : Nous devons assister à la sainte cène (rompre le pain); est-ce un péché de ne pas le faire pendant un certain temps ?

La Cène est un mémorial pour les croyants. Si un croyant n’y participe pas, il se prive lui-même d’une communion unique et particulière avec le Seigneur et les siens. Ce n’est pas tant un péché qu’une attitude déficiente. L’apôtre Paul nous encourage à nous examiner nous-mêmes avant de prendre le repas du Seigneur (1 Cor.11.23-34) et ensuite à y participer. Certains chrétiens s’abstiennent deprendre la Cène parce qu’ils s’en jugent indignes, surtout après avoir pris conscience d’un péché dans leur vie, souvent la veille, le samedi soir! Mais ce n’est pas ce que Paul enseigne dans 1 Cor.11. Il faut tout simplement reconnaître et confesser nos péchés en cherchant à les abandonner, et prendre le repas du Seigneur, en acceptant son pardon. De plus, le contexte de 1 Cor.11 concerne surtout une mauvaise attitude à l’égard des éléments du repas du Seigneur, alors que certaines personnes prenaient le pain et le vin comme des aliments ordinaires et en abusaient. Tout l’aspect du souvenir du corps et du sang de Christ avait disparu à leurs yeux. Ils étaient donc exhortés à s’éprouver eux-mêmes, c’est-à-dire à changer leur attitude à l’égard des symboles, pour ne pas attirer sur eux une discipline de la part du Seigneur. Je crois qu’il faut donc exhorter chaque croyant dans ce sens avec douceur et patience.

Être saint ici-bas ?

Q. : Tant que nous vivons ici sur la terre, peut-on devenir saint ?

Il faut bien comprendre la signification biblique de ce terme. Tous les croyants sont appelés ‘saints’ dans les Écritures, dans le sens où ils ont été pardonnés de leurs péchés et mis à part pour servir et adorer Dieu. La sainteté se rapporte parfois à la position du croyant devant Dieu, et parfois à sa condition spirituelle sur la terre. Devant Dieu, tous les croyants sont parfaitement saints en Jésus-Christ. Cependant, dans leur marche spirituelle, ils doivent poursuivre la sainteté et la mettre en pratique en se séparant du mal et en servant Dieu (Éphésiens 1.4; Romains 6.19).