Travailler à son salut

Q.: On dit qu’il faut ‘travailler’ à son salut, mais le salut n’est-il pas une garantie, une délivrance ? Si mon passé est effacé, pourquoi dois-je le revivre constamment ?

R. : C’est ici la différence entre ‘justification’ et ‘sanctification’. Dans la justification, le croyant reçoit le pardon judiciaire de Dieu; il n’y a plus de condamnation pour lui. Dans la sanctification, le croyant reçoit le pardon paternel de Dieu; c’est ce qui le maintient en communion avec Lui. La justification nous assure la délivrance permanente de la condamnation, et la sanctification nous procure des délivrances renouvelées dans notre communion avec le Seigneur. Le vieil homme est mort : cela signifie qu’il a perdu sa puissance, de telle sorte que le croyant n’est plus obligé de pécher. Cependant, il est toujours présent pour nous faire trébucher. De là l’importance de laisser toute la place au Saint-Esprit dans nos vies, car c’est lui qui nous fera remporter des victoires (Lire Romains 5-8).

Un chrétien possédé ?

Q.: Un chrétien consacré qui a vraiment accepté le Seigneur peut-il être habité et malmené physiquement par un démon ? Et lorsqu’on se met en colère, par exemple, est-ce parce qu’il y a un démon en nous qu’il faut lier et chasser ?

R. : Ici, il faut faire la différence entre la possession et l’influence démoniaques. Un croyant véritablement né de nouveau ne peut pas être possédé d’un démon puisque le Saint-Esprit habite en lui (1 Corinthiens 3.16). Cependant, il peut être exposé aux influences et même aux attaques des esprits méchants (Éphésiens 6.12). La Bible ne nous donne pas l’autorité de ‘lier’ ou de ‘chasser’ des démons; elle nous enseigne plutôt à être sobre (se contrôler, être équilibré), à veiller, et à résister (1 Pierre 5.8). De plus, il n’y a pas que le malin qui soit la cause de nos péchés et de nos chutes : le moi (nature pécheresse) et le monde (système opposé à Dieu) sont également nos ennemis.

Le don de discernement

Q.: Le discernement est un don très actif dans mon entourage. Si quelqu’un ne va pas bien, fait ou pense à quelque chose de mal, les gens le ressentent et ils s’adressent à l’autorité en place pour le dire. Seulement de t’écrire ce message me fait peur. Car selon la définition du discernement que je connais, l’autorité de mon église locale pourrait le savoir. Alors, que dit la Bible au sujet du discernement ?

R. : À trois reprises dans les Proverbes, le discernement est mis en parallèle avec l’intelligence ou la réflexion (Proverbes 1.4; 8.5, 12); ce discernement concerne la manière d’appliquer la sagesse dans la vie. Dans Philippiens 1.10, Paul parle de discerner les choses les meilleures, et le contexte parle de discerner les choses qui font vraiment la différence dans une église locale, ce qui revient à dire qu’il faut chercher les véritables intérêts de l’église locale, les choses vraiment importantes. Et dans 1 Corinthiens 12.10, Paul parle du don du ‘discernement des esprits’, qui consiste à examiner et à évaluer l’enseignement des ‘prophètes’ (voir 1 Corinthiens 14.29, où la forme verbale de ‘discernement’ est traduite par ‘juger’). En bref, le discernement biblique, c’est l’art de réfléchir d’une manière intelligente à l’application de la sagesse dans la vie, c’est la recherche des choses qui font la différence dans une église locale, et c’est l’évaluation de toute révélation à la lumière des Écritures.

Le discernement biblique n’a donc rien à voir avec les expériences ésotériques mentionnées dans cette question. D’une manière très générale, n’importe qui peut s’approcher d’une personne et lui ‘révéler’ qu’elle a fait ou pensé du mal, car nous sommes tous pécheurs et nous ‘bronchons tous de plusieurs manières’ (Jacques 3.2). C’est Dieu qui voit réellement au fond des cœurs et c’est Lui que nous devons craindre. Si une personne a la capacité de révéler des choses précises dans la vie d’une autre personne, sans aucune connaissance préalable, il est à craindre que cette capacité soit d’origine occulte. Les choses ‘cachées’ sont à l’Éternel (Deutéronome 29.29). Cette parole semble justement se référer aux motifs divins qui sont inconnus et qui amènent Dieu à discipliner son peuple (voir contexte). Encore une fois, c’est l’Éternel qu’il faut craindre.

Une intercession violente!

Q.: Que penser de la violence dans l’intercession ?  Et concernant les coups, les claques, les coups de poings donnés ‘à cause de l’Esprit’ ?  Que dit la Bible à ce sujet ?  Et que dit la Bible de l’intercession ?

R. : Il est vrai que des personnes dans l’Ancien Testament ont parfois posé des gestes violents alors même qu’ils étaient sous l’influence du Saint-Esprit (Samson ou David, par exemple), mais le contexte ne doit pas être négligé. Ces personnes agissaient souvent dans le cadre précis de l’exécution d’un jugement de Dieu sur des personnes ou des nations. Le Saint-Esprit leur donnait la force de ‘renverser’ l’ennemi. Toutefois, bien que Dieu ‘travaille’ dans le cadre d’une humanité pécheresse, cela n’enlève pas toute responsabilité humaine dans l’application d’un jugement de Dieu. Enfin, il est clair qu’aujourd’hui, le croyant ne doit pas être caractérisé par la violence, mais par la douceur, tout comme son Maître (Matthieu 11.29 – version Darby).

Concernant l’intercession, je ne suis pas sûr de comprendre ce à quoi tu te réfères, mais l’intercession dans la Bible est simplement une prière en faveur de quelqu’un d’autre, comme le Seigneur Jésus à l’égard des siens (Hébreux 7.25).

Des manifestations de l’Esprit

Q.: Que dit la Bible au sujet des manifestations du Saint-Esprit ? J’entends par là, les cris, les bruits d’animaux, l’onction du rire, la perte de contrôle de nos paroles, de nos gestes, de notre corps ? Et les tremblements, les vomissements, les gestes prophétiques, la toux, les bâillements ?

R. : Bien, la première réponse qui me vient à l’esprit, c’est que Dieu est un Dieu d’ordre et non de désordre (1 Corinthiens 14.33 – voir aussi Actes 19.32). Pour exprimer correctement les choses de Dieu, Paul mentionne deux choses : le Saint-Esprit et l’intelligence (1 Corinthiens 14.15). Il convient donc au chrétien d’agir avec intelligence, sous la direction du Saint-Esprit. L’onction que le chrétien a reçu, c’est le Saint-Esprit dans son cœur (2 Corinthiens 2.21-22; 1 Jean 2.27); cet onction se produit une seule fois dans la vie du croyant, soit lors de la conversion. C’est aussi ce que nous appelons le ‘baptême du Saint-Esprit’. La Bible enseigne que la personne qui croit en Christ pour le pardon de ses péchés est baptisée de l’Esprit, c’est-à-dire qu’elle est ajoutée au Corps de Christ, l’Église, et cela signifie aussi que le Saint-Esprit vient habiter le croyant pour toujours. Ensuite, la Bible exhorte la personne née de nouveau à être remplie de l’Esprit. Aucun verset de l’Écriture n’exhorte le chrétien à être baptisé de l’Esprit, ce qui serait un non-sens. Le baptême de l’Esprit correspond à ce que nous sommes en Christ et la plénitude de l’Esprit représente le fait de vivre en conformité avec ce que nous sommes. Tous les croyants sont baptisés de l’Esprit, mais tous ne sont pas nécessairement remplis de l’Esprit, bien que tous puissent l’être. Pourquoi ? Et bien, parce que le baptême de l’Esprit est définitif : il ne peut ni se perdre, ni se répéter. Par contre, la plénitude de l’Esprit doit être maintenue par la constante obéissance et la soumission à la Parole de Dieu (voir 1 Corinthiens 12.13 et Éphésiens 5.18). Le verbe ‘soyez remplis’ ne concerne pas une quantité, car le Saint-Esprit n’est pas quantifiable, puisqu’il est une personne divine. ‘Être remplis’ signifie ‘être contrôlé’ par le Saint-Esprit. D’ailleurs, l’un des aspects importants du fruit de l’Esprit est la ‘maîtrise de soi’ (Galates 5.22). Parmi toutes les manifestations mentionnées dans la question, certaines sont purement d’ordre médical, organique, ou même psychique. D’autres sont le résultat manifeste d’une ‘perte de contrôle’ de soi, pour reprendre les mots de la question. Alors, je ne mets pas en doute la réalité de ces expériences, mais je me questionne sérieusement sur leur origine et leur but.