Dieu chérit l’Esprit avec jalousie

Q. : Dans Jacques 4.5, il est écrit: « Croyez–vous que l’Écriture parle en vain ? C’est avec jalousie que Dieu chérit l’Esprit qu’il a fait habiter en nous. » (Segond, NEG) Que signifie ce verset ?

Premièrement, il est important de lire plusieurs versions de ce passage. Cela démontrera la difficulté d’interprétation. La traduction Darby me semble être la plus juste ici: « Ou pensez–vous que l’Écriture parle en vain ? L’Esprit qui demeure en nous, désire–t–il avec envie ? » Pour résumer, Jacques, en s’adressant à des croyants, les met en garde contre l’amour du monde (v.4), ce qui se réfère particulièrement à des désirs charnels, selon le contexte du passage (v.3). Ensuite, au verset 5, il leur pose deux questions: (1) L’Écriture parle-t-elle en vain ? Jacques répond à cette question au verset 6: elle ne parle pas en vain (Proverbes 3.34); au contraire, Dieu accorde une grande grâce en avertissant contre l’orgueil et en exhortant à l’humilité. (2) Le Saint-Esprit en nous (croyants) « a-t-il des désirs qui portent à l’envie » (TOB) ? La réponse est implicite: non. Le croyant doit donc se soumettre à Dieu (pour ne pas dire à l’Esprit de Dieu en lui) et résister au diable (v.7), qui est peut-être derrière les mauvais désirs mentionnés dans ce passage. Cette interprétation n’est pas partagée par tous, mais elle reçoit quand même l’appui d’une solide exégèse du texte original Grec.

Frauder son frère ?

Q. : Dans 1 Thessaloniciens 4.6, Paul écrit: « C’est que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires. » À quoi Paul se réfère-t-il ?

Le contexte des versets 3 à 8 est celui de la pureté dans le domaine sexuel. Bien que certains commentateurs pensent que Paul change de sujet ici (R.C.H. Lenski) et se réfère au monde des ‘affaires’, la plupart (MacArthur, Commentaire Biblique du Chercheur, MacDonald, Wiersbe) comprennent ce verset dans le contexte immédiat de la pureté sexuelle. La structure grammaticale du texte Grec présente trois propositions en apposition à l’expression « votre sanctification » (v.3), trois propositions construites de la même manière autour de verbes à l’infinitif. Simplement dit, « votre sanctification » c’est (1) s’abstenir de la débauche, (2) savoir garder son corps, et (3) ne pas ‘transgresser’ (Segond, ‘fraude’) et ‘exploiter’ (Segond, ‘cupidité’) son frère* ‘dans ce domaine’ (littéralement, ‘dans la chose’). L’exégèse du texte original répond donc à la question. Cependant, pour ceux qui n’ont pas la connaissance du Grec, une simple comparaison de quelques versions s’avérera très utile:

« Que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires. » (Segond, Nouvelle Édition de Genève)

« Que nul n’agisse au détriment de son frère et ne lui cause du tort en cette affaire. » (TOB)

« Qu’ainsi personne ne cause du tort à son frère dans ce domaine en portant atteinte à ses droits. » (Semeur)

 

 
 

 

 

 

 

*William MacDonald donne l’exemple suivant: « En volant l’affection de la femme du frère. »

La lutte de Jacob

Q. : Dans Gen 32:23-32, concernant la lutte de Jacob avec l’ange de l’Éternel, il est dit que Jacob a été vainqueur ! Si l’ange de l’Éternel est le Seigneur Jésus avant son incarnation, alors comment un simple homme comme Jacob a-t-il pu être vainqueur ? Était-ce une lutte spirituelle ?

Le meilleur commentaire de la lutte de Jacob avec un ‘homme’ (Gen 32:23-32) est Os 12:4-5: « Dans le sein maternel Jacob saisit son frère par le talon, et dans sa vigueur, il lutta avec Dieu. Il lutta avec l’ange, et il fut vainqueur; il pleura, et lui adressa des supplications. Jacob l’avait trouvé à Béthel, et c’est là que Dieu nous a parlé. »

Premièrement, cet ‘homme’ est clairement Dieu, sous l’apparence d’un ange. Et nous savons que les apparitions de Dieu dans l’Ancien Testament (théophanies) sont l’oeuvre de Jésus avant son incarnation (Jn 1:18). Deuxièmement, la lutte était réellle, et non ‘spirituelle’, puisque Jacob a finalement eu la hanche démise. Il est aussi à remarquer que le combat semble avoir été engagé par l’ange de l’Éternel et non par Jacob (v.24). Le Seigneur avait une leçon à donner à son serviteur: c’est le Seigneur qui accorde la victoire. Dans les faits, Jacob a perdu sa bataille avec le Seigneur. Mais paradoxalement, cette défaite a été sa victoire, car la victoire est pour celui qui se laisse briser par le Seigneur! C’est ce que devait apprendre Jacob cette nuit-là.