Baptisé d’eau pour recevoir le Saint Esprit ?

Q.: Dans Ac 2:38, Pierre dit aux Juifs : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit. » (Darby) Faut-il comprendre ici que le don du Saint-Esprit est conditionnel au baptême ?

Non. Ici, Pierre met les Juifs devant deux défis, ou deux changements importants. Premièrement, le texte grec dit: « Repentez-vous (et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ) pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » La parenthèse est exprimée dans le texte grec par la structure et la syntaxe de la phrase. Pierre s’adresse aux Juifs avec la deuxième personne du pluriel dans les verbes ‘se repentir’ et ‘recevoir’, mais il utilise la troisième personne du singulier en ce qui concerne le baptême. Ce sont les mêmes personnes, mais adressées différemment, ce qui indique une pause dans la phrase. Il insiste donc sur l’importance que chaque individu croyant soit baptisé. Ainsi, la repentance a pour but (préposition grecque ‘eis’) le pardon des péchés et pour résultat (temps futur de ‘recevoir’) la réception du Saint-Esprit qui est donné par le Père. Dans la repentance, les Juifs changent de façon de penser à l’égard du Messie (comparer avec Mat 12:23 et suivants) et par le baptême, ils changent de ‘camp’ en s’identifiant maintenant à celui qu’ils avaient rejeté auparavant.

Jésus retarde la résurrection de Lazarre

Q.: Dans Jn 11:6, nous lisons: « Lors donc qu’il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était. » Comment pouvons-nous comprendre ce délai ? Jésus a-t-il volontairement retardé sa venue vers Lazare ?

Le texte grec dit: « Alors, comme il (Jésus) entendit qu’il (Lazare) faiblissait, sur ce (à ce moment même), en fait, (en fait exprime un contraste) il demeura deux jours dans le lieu où il était. » Il est donc clair que Jésus a volontairement ‘étiré’ son séjour en Pérée pour un but spécifique.

Selon un ancien commentaire exégétique juif (Midrash Rabba sur Genèse), l’âme d’une personne décédée demeurait jusqu’à trois jours au-dessus du corps, jusqu’à ce que l’âme voit la corruption apparaître sur le corps. Alors, l’âme quittait définitivement le corps. Donc, selon les croyances juives, il n’était plus possible de revenir à la vie après ces trois jours. Lazare avait dépassé ce délai (Jn 11:17, 39), ce qui accentue davantage le miracle de sa résurrection. Le Seigneur ne confirme pas cette croyance juive à propos de l’âme, mais en agissant ainsi, il enlève toute possibilité de doute quant à la nature miraculeuse de l’événement.