Péché imputé et hérité

Q.: Quelle est la différence entre le péché imputé et le péché hérité ?

Adam est réellement celui qui a péché. Mais toute l’humanité était ‘en semence’ en Adam lorsqu’il a péché. C’est ce que Paul dit en Rom 5:12 et dans 1 Cor 15:22. Un autre passage du Nouveau Testament donne une illustration de cette vérité (Heb 7:9-10). Voici ce que dit Paul Enns là-dessus : « Tout comme Lévi (qui n’était pourtant pas encore né à l’époque) avait payé la dîme à Melchisédek à travers Abraham, en ce sens que Lévi était « encore dans les reins de son père » (Heb 7:9, 10), de la même façon, toute l’humanité était déjà en Adam lorsqu’il a péché. Toute l’humanité a donc participé à son péché. Par conséquent, le péché d’Adam et la mort qui en résulte sont imputés à toute l’humanité parce que toute l’humanité est coupable. Dieu tient toute l’humanité coupable parce que toute l’humanité est coupable. »1Ainsi, l’homme n’est pas condamné pour les péchés qu’il a commis; l’homme n’est pas non plus condamné à cause de sa nature pécheresse. Mais l’homme est condamné parce qu’il a péché en Adam. Voilà ce qu’est l’imputation. Et parce que l’homme a péché en Adam, il a reçu une nature pécheresse. Voilà ce qu’est le péché hérité. Et parce que l’homme a une nature pécheresse, il commet des péchés, dont il sera tenu responsable.


1 Enns, P. P., The Moody handbook of theology, p. 312.

Persévérer jusqu’à la fin

Q.: Un croyant qui ne persévère pas jusqu’à la fin sera-t-il sauvé (Mat 24:13) ?

Premièrement, ce passage de Matthieu parle probablement davantage de délivrance que de salut. Personne ne peut être sauvé en persévérant, ce qui serait un salut par les œuvres. Il s’agit vraisemblablement ici d’une délivrance après un temps d’épreuve. Mais il est également vrai que la ‘norme’ d’un véritable croyant, c’est la persévérance (1 Cor 15:1, 2). Si un croyant ne persévère pas, il sera châtié par Dieu (Heb 12:1-11).

Juger les anges

Q.: Comment les croyants jugeront-ils les anges, selon 1 Cor 6:3 ?

Voilà une question assez difficile à répondre. Mais nous avons quand même certaines pistes dans les Écritures. Premièrement, les anges qui attendent un jugement sont sans aucun doute les anges déchus, et non les bons anges (2 Pe 2:4; Jude 1:6; Es 24:21, 22). Nous savons que tout jugement a été remis au Fils (Jean 5:22). C’est probablement dans notre association avec le Seigneur que nous allons prendre part à son jugement contre ces anges (voir Eph 1:20-23). C’est ce que pensent la majorité des commentateurs.

Millénium versus Grâce

Q.: Quelle est la différence entre la dispensation du millénium et la dispensation de la grâce ?

Premièrement, je pense qu’il est préférable de parler de la dispensation de l’Église, plutôt que de la ‘grâce’, puisque la grâce de Dieu a toujours été et sera toujours la seule source de salut, peu importe la dispensation. Ensuite, le ‘millénium’ est le terme communément utilisé dans la théologie dispensationnaliste pour parler du règne messianique annoncé dans les Écritures, depuis les promesses faites à Abraham dans la Genèse jusqu’à la révélation de la durée même de ce règne dans l’Apocalypse. Cette révélation d’un règne messianique se fait progressivement à travers la Bible. Les prophètes en parlent abondamment. En fait, on pourrait pratiquement dire que le ‘millénium’ est une doctrine de l’Ancien Testament. Voici trois différences majeures entre ces deux dispensations :

  1. Pendant la période de l’Église, Christ est absent physiquement sur la terre (Act 1:9-11), tandis que pendant le royaume messianique, il est présent et règne à Jérusalem (Jer 23:5-8).
  2. Pendant la période de l’Église, les Juifs sont dispersés et peuvent faire partie de l’Église par la foi, autant qu’un païen (Gal 3:28). Pendant le royaume messianique, les Juifs sont rassemblés dans la terre promise et entrent dans la nouvelle alliance (Eze 20:40, 41; Jer 31:31-34).
  3. Pendant la période de l’Église, Jérusalem est foulée aux pieds par les nations (Luc 21:24), tandis que pendant le royaume messianique, toutes les nations désirent se rendre à Jérusalem pour adorer (Zac 14:16).

Israël versus l’Église

Q.: Pourquoi est-il important de différencier Israël de l’Église ?

Israël est le peuple choisi de Dieu dans l’Ancien Testament, depuis Abraham jusqu’aux douze tribus, et avec lequel Dieu a fait plusieurs alliances et donné plusieurs promesses éternelles. C’est le peuple Juif. L’Église, quant à elle, est formée des personnes sauvées, qui ont été appelées à former le corps mystique de Christ, dont il est la tête. L’Église est composée de Juifs et de Gentils. Dans ses promesses à Abraham, Dieu avait prévu de bénir toutes les nations de la terre (Gen 18:18). L’Église est incluse dans cette promesse mais elle demeure néanmoins distincte d’Israël. L’Église n’est pas une nouvelle Israël, ou la ‘suite’ d’Israël. Dieu a fait des promesses qui sont pour Israël seulement et ce peuple a encore un futur. Israël est un peuple terrestre, alors que l’Église est un peuple céleste. L’Église n’a jamais reçu la promesse d’hériter d’une terre, mais Israël oui. Et Israël n’a jamais reçu la promesse d’être enlevée au ciel à la rencontre du Seigneur, comme l’Église l’a reçue. Il est vrai qu’autant Israël que l’Église sont tous les deux « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis » (1 Pe 2:9); ils ont donc un appel semblable, mais ils demeurent quand même distincts en ce qui a trait à leur nature et à leur futur. La réponse à cette question repose principalement sur l’herméneutique, c’est-à-dire la méthode d’interprétation. Si nous adoptons une méthode littérale et grammaticale, nous sommes obligés de faire une distinction entre Israël et l’Église, car bien des prophéties et des promesses faites à Israël attendent encore leur plein accomplissement.