Une intercession violente!

Q.: Que penser de la violence dans l’intercession ?  Et concernant les coups, les claques, les coups de poings donnés ‘à cause de l’Esprit’ ?  Que dit la Bible à ce sujet ?  Et que dit la Bible de l’intercession ?

R. : Il est vrai que des personnes dans l’Ancien Testament ont parfois posé des gestes violents alors même qu’ils étaient sous l’influence du Saint-Esprit (Samson ou David, par exemple), mais le contexte ne doit pas être négligé. Ces personnes agissaient souvent dans le cadre précis de l’exécution d’un jugement de Dieu sur des personnes ou des nations. Le Saint-Esprit leur donnait la force de ‘renverser’ l’ennemi. Toutefois, bien que Dieu ‘travaille’ dans le cadre d’une humanité pécheresse, cela n’enlève pas toute responsabilité humaine dans l’application d’un jugement de Dieu. Enfin, il est clair qu’aujourd’hui, le croyant ne doit pas être caractérisé par la violence, mais par la douceur, tout comme son Maître (Matthieu 11.29 – version Darby).

Concernant l’intercession, je ne suis pas sûr de comprendre ce à quoi tu te réfères, mais l’intercession dans la Bible est simplement une prière en faveur de quelqu’un d’autre, comme le Seigneur Jésus à l’égard des siens (Hébreux 7.25).

Des manifestations de l’Esprit

Q.: Que dit la Bible au sujet des manifestations du Saint-Esprit ? J’entends par là, les cris, les bruits d’animaux, l’onction du rire, la perte de contrôle de nos paroles, de nos gestes, de notre corps ? Et les tremblements, les vomissements, les gestes prophétiques, la toux, les bâillements ?

R. : Bien, la première réponse qui me vient à l’esprit, c’est que Dieu est un Dieu d’ordre et non de désordre (1 Corinthiens 14.33 – voir aussi Actes 19.32). Pour exprimer correctement les choses de Dieu, Paul mentionne deux choses : le Saint-Esprit et l’intelligence (1 Corinthiens 14.15). Il convient donc au chrétien d’agir avec intelligence, sous la direction du Saint-Esprit. L’onction que le chrétien a reçu, c’est le Saint-Esprit dans son cœur (2 Corinthiens 2.21-22; 1 Jean 2.27); cet onction se produit une seule fois dans la vie du croyant, soit lors de la conversion. C’est aussi ce que nous appelons le ‘baptême du Saint-Esprit’. La Bible enseigne que la personne qui croit en Christ pour le pardon de ses péchés est baptisée de l’Esprit, c’est-à-dire qu’elle est ajoutée au Corps de Christ, l’Église, et cela signifie aussi que le Saint-Esprit vient habiter le croyant pour toujours. Ensuite, la Bible exhorte la personne née de nouveau à être remplie de l’Esprit. Aucun verset de l’Écriture n’exhorte le chrétien à être baptisé de l’Esprit, ce qui serait un non-sens. Le baptême de l’Esprit correspond à ce que nous sommes en Christ et la plénitude de l’Esprit représente le fait de vivre en conformité avec ce que nous sommes. Tous les croyants sont baptisés de l’Esprit, mais tous ne sont pas nécessairement remplis de l’Esprit, bien que tous puissent l’être. Pourquoi ? Et bien, parce que le baptême de l’Esprit est définitif : il ne peut ni se perdre, ni se répéter. Par contre, la plénitude de l’Esprit doit être maintenue par la constante obéissance et la soumission à la Parole de Dieu (voir 1 Corinthiens 12.13 et Éphésiens 5.18). Le verbe ‘soyez remplis’ ne concerne pas une quantité, car le Saint-Esprit n’est pas quantifiable, puisqu’il est une personne divine. ‘Être remplis’ signifie ‘être contrôlé’ par le Saint-Esprit. D’ailleurs, l’un des aspects importants du fruit de l’Esprit est la ‘maîtrise de soi’ (Galates 5.22). Parmi toutes les manifestations mentionnées dans la question, certaines sont purement d’ordre médical, organique, ou même psychique. D’autres sont le résultat manifeste d’une ‘perte de contrôle’ de soi, pour reprendre les mots de la question. Alors, je ne mets pas en doute la réalité de ces expériences, mais je me questionne sérieusement sur leur origine et leur but.

Des choses qui demeurent

Q.: Dans 1 Corinthiens 13.13, Paul dit: « Trois choses demeurent: la foi, l’espérance, l’amour. »  Est-il juste de penser que l’espérance et la foi passeront lorsque nous serons dans la présence du Seigneur ?

R.: Un grand nombre de commentateurs affirment que la foi et l’espérance en tant que confiance en Dieu vont toujours demeurer; c’est probablement juste. Cependant, la Bible enseigne clairement que la foi fera place à la vue et que l’espérance fera place à la pleine possession du salut (Romains 8.24-25; 2 Corinthiens 5.7; Hébreux 11.1; 1 Jean 3.2-3; 1 Pierre 1.3-5). Espérer dans les Écritures, c’est « regarder en avant vers quelque chose, avec des raisons de croire à un accomplissement; c’est une attente ».[1] Or, dans la présence du Seigneur, l’attente sera terminée.

 


[1] Arndt, W., Danker, F. W., & Bauer, W., A Greek-English lexicon of the New Testament and other early Christian literature, 3rd ed. Chicago: University of Chicago Press, 2000.

Des noms d’esprits ?

Q.: Jézabel, Léviathan, Pharaon et beaucoup d’autres noms bibliques sont parfois utilisés aujourd’hui pour décrire des esprits qui habitent le monde. Aussi, l’expression « l’ennemi » revient souvent dans notre vocabulaire. Les démons et Satan sont-ils responsables de tous les maux qui nous arrivent ?

R. : Jézabel était une femme méchante et idolâtre, mais c’était une femme et non un démon (1 Rois 16.31). Léviathan était, semble-t-il, un monstre marin et non un démon (Ésaïe 27.1), etc. L’utilisation de ces noms pour décrire des démons est un phénomène ecclésiologique mais non biblique. Le diable est certainement l’ennemi (Matthieu 13.39), mais il n’est pas omniprésent, pas plus que les démons : ils parcourent la terre et s’y promènent (Job 1.7). Ils ne peuvent donc pas être tenus responsables de tout ce qui nous arrive. Bien des facteurs peuvent être considérés : nos propres manquements, la main de Dieu qui nous châtie, la providence (il pleut sur les justes et sur les méchants), etc. Certains maux qui nous arrivent peuvent être aisément expliqués, d’autres non. Il ne s’agit pas de jeter automatiquement le blâme sur le diable ou les esprits méchants, mais tout simplement de chercher la paix de Dieu à travers ces maux, soit par la confession, s’il s’agit d’un péché, soit par la soumission et la confiance au Dieu qui prend soin de nous (1 Pierre 5.7).

Les enfants de Bethléhem

Q.: Combien d’enfants sont morts à Bethléhem?

R.: C’est une question difficile à répondre puisqu’il n’y a qu’un seul passage qui rapporte cet incident, soit Matthieu 2.16-18, et rien dans le texte lui-même ne laisse supposer un nombre quelconque. De plus, il semble bien qu’il n’y ait aucune source historique qui mentionne ces meurtres. Cependant, à la lumière de ce que nous connaissons de la région de Bethléhem et de ses environs à cette époque, la plupart des commentateurs évoquent un nombre se situant entre 10 et 40 enfants. Aussi, Bethléhem étant situé à seulement quelques kilomètres de Jérusalem, soit quelques heures de marche, le temps écoulé avant qu’Hérode ne se rende compte de la duperie des mages ne devait pas dépasser deux jours environ.