Enseigner et instruire

Q.: Quelle est la nuance entre « enseigner » et « instruire » dans 2 Timothée 3.16 ?

R.: Dans ce verset, Paul dit que toute l’Écriture est inspirée (soufflée par Dieu) et utile (profitable) pour 4 choses:

1. Enseigner (la bonne doctrine – ce qu’il faut croire)
2. Convaincre (de péché et d’erreur – ce qu’il ne faut pas croire)

Ces deux choses se réfèrent donc à la foi;

3. Corriger (sur ce qu’il ne faut pas faire; Grec, ‘restaurer, redresser’)
4. Instruire (sur ce qu’il faut faire; Grec, ‘éducation’)

Ces deux choses se réfèrent donc à la conduite;

Tout cela afin que l’homme de Dieu soit accompli (capable, compétent) et propre (littéralement, ‘ayant été équipé’, parfait passif) pour toute bonne oeuvre.

Jacob maudit ses fils ?

Q.: Pourquoi Jacob maudit-il la violence de Siméon et de Lévi, plutôt que de les pardonner ? Voir Genèse 49.5-7 :

« Siméon et Lévi sont frères ; Leurs glaives sont des instruments de violence. Que mon âme n’entre point dans leur conciliabule, que mon esprit ne s’unisse point à leur assemblée ! Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes, et, dans leur méchanceté, ils ont coupé les jarrets des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle est violente, et leur fureur, car elle est cruelle ! Je les séparerai dans Jacob, et je les disperserai dans Israël. »

Dans le passage de Genèse 49.5-7, il n’est pas question de vengeance ou de pardon, mais plutôt d’une prophétie faite à l’égard des conséquences des gestes de violence posés par Siméon et Lévi. Cette prophétie est même considérée comme une ‘bénédiction’, comme on peut le voir dans Genèse 49.28 :

« Ce sont là tous ceux qui forment les douze tribus d’Israël. Et c’est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun selon sa bénédiction. »

L’attitude est condamnée (maudite), puis Jacob annonce que Siméon et Lévi seront ‘dispersés dans Israël’. Bien que ceci ait été une ‘punition’ pour ces deux tribus, ce fut réellement une bénédiction pour elles : Siméon, très petite tribu, s’est retrouvée au sein de la tribu royale de Juda (Josué 19.1- 9) et Lévi, la tribu sacerdotale, a été répartie à travers tout Israël (Josué 21). Il n’est donc pas question ici d’une attitude personnelle, mais d’une promesse prophétique remplie de la grâce de Dieu.

S’adresser à Dieu

Q.: Frère, quand je prie, j’ai l’habitude de m’adresser à Dieu en disant : « Dieu Tout- Puissant »; mais souvent, je suis interpelé par notre pasteur qui m’interdit de m’adresser ainsi à Dieu, car si sa puissance descend maintenant, nous allons mourir! Cher frère, cela est-il vrai ou pas ? Y a-t-il un autre nom ?

Lorsque j’étais moi-même au Congo, j’ai entendu à plusieurs reprises des croyants chanter ce cantique : « Dieu Tout-Puissant, quand mon cœur considère… ». En fait, ce chant est une prière adressée à Dieu, et à ma connaissance, personne n’en est mort! Pas plus lorsque nous chantons « El Shaddaï », qui signifie précisément « Dieu Tout-Puissant ». Est-ce parce que sa puissance n’est pas descendue ? D’où vient l’idée d’une puissance de Dieu qui descend pour faire mourir ceux qui s’adressent à lui ainsi ? Bien qu’un pasteur puisse avoir une certaine autorité spirituelle légitime, c’est la Parole de Dieu qui doit ultimement nous diriger. Et celle-ci nous encourage à nous adresser au Dieu Tout-Puissant :

«Et maintenant, ô notre Dieu, Dieu grand, puissant et redoutable » (Néhémie 9.32).

Voir aussi Job 8.5-6; 13.3; Jérémie 32.18; Apocalypse 11.7. Si nous suivons le raisonnement de ce pasteur, faudrait-il déduire qu’il ne faut pas appeler Dieu « Éternel des armées », de peur qu’il n’entre en guerre avec nous ? La Bible mentionne plusieurs manières de s’adresser à Dieu; que ce soit seulement dans la révérence et l’humilité.

Le péché avant la loi

Q.: À l’époque de Joseph, il n’y avait pas la loi de Moïse; comment les gens reconnaissaient-ils leurs péchés ?

Paul répond à cette question dans l’Épître aux Romains :

« Jusqu’à la loi le péché était dans le monde. Or, le péché n’est pas imputé, quand il n’y a point de loi. Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. » (5.13-14)

La phrase « le péché n’est pas imputé, quand il n’y a point de loi » signifie que sans loi, la loi ne peut donc pas être transgressée. Mais cela ne signifie pas qu’avant la loi, il n’y avait pas de péché; Paul est clair là-dessus : « Jusqu’à la loi le péché était dans le monde. » On n’a qu’à penser au meurtre d’Abel par exemple. Dans ce verset, Paul mentionne une chose qui pouvait rappeler à l’homme son péché et l’amener à le reconnaître : la mort! « La mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse. » La mort elle-même n’enseigne-t-elle pas à l’homme les conséquences du péché ? Dans cette même Épître aux Romains, Paul mentionne aussi la création (1.19-21) et la conscience (2.15), qui témoignent à l’homme la nature de Dieu et celle de l’homme.

Du mal ou du malin ?

Q.: Dans Matthieu 6.13, certaines versions disent ‘délivre-nous du mal’, tandis que d’autres traduisent par ‘délivre-nous du malin’. Pourquoi cette différence ? Qui a raison ?

Premièrement, l’adjectif Grec ponēros peut être traduit par mal; c’est son sens le plus commun. Par contre, Matthieu utilise l’adjectif substantivé (qui devient un nom) tou ponērou à trois reprises dans son Évangile et à chaque occasion, cela se réfère à la personne du diable, comme le contexte le clarifie: Matthieu 5.37; 6.13; et 13.38. Cet emploi substantivé est même utiliséailleurs dans le Nouveau Testament (Éphésiens 6.16; 2 Thessaloniciens 3.3; 1 Jean 3.12).

C’est pourquoi certaines versions ont traduit par malin, avec ou sans majuscule (Segond et Segond révisée dite Colombe), par Tentateur(TOB), par diable(Semeur), ou par Mauvais (Jérusalem et Nouvelle Bible Segond). Il y a peu de traductions majeures1 qui ont traduit par ‘mal’: Darby (qui n’a pas toujours raison!), et Martin, théologien protestant du tournant du 18esiècle.

Donc, la traduction ‘délivre-nous du malin’ représente probablement le mieux le texte Grec.

Voilà l’importance de considérer plusieurs versions dans l’étude de la Parole de Dieu.