Des enfants tués par des ourses ?

Q.: Dans 2 Rois 2.24, l’Éternel envoie deux ourses pour ‘déchirer’ 42 enfants. Comment concilier l’horreur de ce jugement avec le Dieu de grâce ?

23 De là, il monta à Béthel. Comme il montait par le chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui. Ils lui disaient: « Monte, chauve! Monte, chauve! »
24 Il se retourna pour les regarder et les maudit au nom de l’Éternel. Alors deux ourses sortirent de la forêt et elles déchirèrent 42 de ces jeunes (Segond 21).

Premièrement, le contexte est très important: c’était une période sombre de la monarchie d’Israël. Les prophètes de l’Éternel, voire l’Éternel lui-même, étaient constamment rejetés et méprisés et ce, malgré que la puissance et la grâce de Dieu avaient été clairement manifestées à travers les miracles et les prodiges opérés par l’Éternel à travers ses serviteurs Élie et Élisée.

Ensuite, l’enlèvement d’Élie dans un tourbillon dans les airs, séparé d’Élisée par un char et des chevaux de feu, était un miracle extraordinaire qui était connu du peuple, particulièrement des habitants de la région de Béthel (voir 2 Rois 2.2, 3). L’enlèvement d’Élie semble s’être produit quelque part de l’autre côté du Jourdain, en face de Jéricho. Apparemment, Élie et Élisée ont traversé le Jourdain là-même où les enfants d’Israël l’avaient eux-mêmes traversé avec Josué lorsqu’ils sont entrés dans le pays promis. Et c’est encore par un miracle de Dieu que les eaux se sont séparées.

Après ces événements, Élisée est retourné à Béthel. Sur le chemin, des jeunes (probablement des jeunes hommes, et non des enfants; voir 1 Rois 12.8, où le même mot hébreu est utilisé) sont venus à sa rencontre pour le ridiculiser, lui (chauve) et aussi ridiculiser l’intervention miraculeuse de l’Éternel (élève-toi). En appelant Élisée ‘chauve,’ il est possible que les jeunes aient voulu mettre Élisée en contraste avec Élie pour le discréditer (voir 2 Rois 1.8, où le texte hébreu dit « il est un homme poilu »). Et en disant « élève-toi, » la référence était clairement à l’enlèvement d’Élie dans les airs. Ainsi, ces jeunes hommes se moquaient du prophète Élisée et aussi de l’Éternel lui-même.

Remarquez ensuite la réaction du prophète. Il ne s’agit pas du tout d’une réaction de frustration ou de vengeance. Le texte original dit: « Et il se retourna, et les regarda, et les déclara maudits dans le nom de Yahwéh. » Ceci démontre clairement que la malédiction était un jugement réfléchi, en accord avec l’Éternel, contre des jeunes hommes qui méprisaient ses oeuvres et son prophète.

Aussi, le groupe de jeunes hommes qui s’étaient rassemblés contre le prophète Élisée était assez imposant puisque les ourses ont déchiré 42 de ces jeunes, ce qui démontre également qu’ils n’ont pas tous été tués par les ourses. Ainsi, même dans son jugement Dieu a été miséricordieux.

Ces jeunes n’étaient pas des petits enfants qui se moquaient d’un chauve de manière enfantine et pour rigoler, mais des jeunes hommes rebelles et méprisants envers le Dieu Tout-Puissant, envers ses grandes oeuvres, et envers son porte-parole.

Nous devons nous rappeler que l’Éternel est un Dieu de grâce, mais il est aussi un Dieu saint et souverain.

Jésus a reçu le Saint-Esprit ?

Q.: D’après la version Segond d’Actes 2.33, Jésus a reçu le Saint-Esprit qui avait été promis. Dans quel sens Jésus a-t-il reçu le Saint-Esprit ?

Actes 2.33:

« Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis… »

Premièrement, la traduction de Segond n’est pas tout à fait exacte. Le texte grec dit plutôt: « Ayant donc été exalté à la droite de Dieu, et ayant reçu du Père la promesse de l’Esprit Saint… » (voir la note de bas de page dans la traduction Darby). C’est la promesse, et non pas le Saint-Esprit directement, que le Seigneur Jésus a reçue. Comment comprendre cette parole ? Et bien, en accord avec Jean 14.16, 26; 15.26; et 16.7, il semble clair que le Seigneur Jésus a reçu du Père [l’autorité d’envoyer] le Saint-Esprit selon la promesse faite auparavant.

La Bible est la Parole de Dieu

Q.: Pourquoi appelle-t-on la Bible la « Parole de Dieu » ?

Premièrement, la Bible elle-même emploie l’expression ‘Parole de Dieu’ pour décrire différentes sections de la Bible ou les Écritures en général (Luc 8.11; Romains 9.6; Apocalypse 1.9). Ensuite, les auteurs de la Bible affirment que Dieu nous parle par l’Écriture (Hébreux 12.25-27; Jacques 4.5; 2 Pierre 1.20, 21). Finalement, la Bible elle-même rapporte les paroles directes de Dieu (Genèse 17.3; Hébreux 1.1, 2). 

Les Pères apostoliques (1er et 2e siècles) employaient également cette expression, comme Ignace d’Antioche, dans sa lettre aux Philadelphiens: « […] Philon, le diacre de la Cilicie, un homme de bonne réputation, […] m’assiste même maintenant dans la Parole de Dieu. »*

Les Réformateurs appelaient aussi la Bible ainsi. Jean Calvin a écrit: « Il est stupide d’essayer de prouver à des infidèles que l’Écriture est la Parole de Dieu. Cela ne peut être reconnu sinon que par la foi. »** Et Martin Luther, de son côté, a dit: « les Saintes Écritures […] sont la Parole de Dieu et demeurent éternellement (1 Pierre 1.25). »***

 

* Michael William Holmes, The Apostolic Fathers: Greek Texts and English Translations, Updated ed., Grand Rapids, MI: Baker Books, 1999, p.183.

** John Calvin, Institutes of the Christian Religion, Edinburgh: The Calvin Translation Society, 1845, Vol.1, p.109.

*** Martin Luther, Sermons on the Gospel of St. John: Chapters 1-4, ed. Jaroslav Jan Pelikan, Hilton C. Oswald, and Helmut T. Lehmann, Luther’s Works, vol. 22, Saint Louis: Concordia Publishing House, 1999, p.14.

La bonté et l’amour de l’humanité

Q.: Comment faire la différence entre la bonté de Dieu et l’amour de Dieu pour les hommes dans Tite 3.4 ?

« Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde… » (Tite 3.4, 5a Segond NEG)

Premièrement, le texte original dit littéralement:

« Mais lorsque la bonté et l’amour de l’humanité de Dieu notre Sauveur sont apparus… il nous a sauvés (v.5) »

La bonté ici dénote un acte bénéfique. Dans le contexte du passage, il s’agit de la grâce de Dieu manifestée dans la rédemption. L’expression ‘amour de Dieu pour les hommes’ (Segond) est un seul mot en Grec, philanthrôpia, qui signifie ‘amour pour l’humanité’ ou ‘amour pour l’être humain.’ C’est donc l’amour de Dieu pour sa création.

Très peu de versions ont lié les deux éléments, bonté et amour de l’humanité, comme le Grec le fait. Ce sont ces deux choses qui sont ‘de Dieu notre Sauveur’ et qui sont apparues, c’est-à-dire qui ont été manifestées dans la rédemption à travers Jésus-Christ.

Bénédiction de Jacob sur DAN

Q.: Quelle est la bénédiction de Jacob sur la tribu de Dan dans Genèse 49.16-18 ?

Dan jugera son peuple, comme l’une des tribus d’Israël. Dan sera un serpent sur le chemin, une vipère sur le sentier, mordant les talons du cheval, pour que le cavalier tombe à la renverse. J’espère en ton secours, ô Éternel! (Segond)
Cette prophétie sur Dan (qui juge) en tant que juge s’est accomplie dans la personne de Samson, un juge de la tribu de Dan (Juges 13.2). La mention de Dan comme l’une des tribus d’Israël semble affirmer que cette tribu gardera sa place parmi les tribus d’Israël et ce, malgré l’idolâtrie qui caractérisera malheureusement Dan au cours de son histoire. Bien que la tribu de Dan ne soit pas mentionnée parmi les 144 000 d’Apocalypse 7, le passage d’Ézéchiel 48.1, 2 confirme la place de cette tribu dans le royaume messianique à venir. Il semble que Dan sera privée d’être un témoin, peut-être à cause de son idolâtrie passée. Par contre, dans la période de restauration, Dan retrouvera sa place.  La description du verset 17 présente, de façon figurée, des hauts faits militaires (renverser des cavaliers) de Dan, probablement dans la personne de Samson et aussi dans les combats de la tribu de Dan dans Juges 18. Le verset 18 quant à lui est interprété de façons différentes par les commentateurs bibliques. Certains y voient une exclamation de Jacob en faveur de Dan à cause de son idolâtrie, d’autres un cri à l’aide de Dan en face des défis à surmonter. Cette dernière interprétation me semble plus juste. N’oublions pas que cette prophétie fait partie des bénédictions de Jacob sur les tribus d’Israël (Genèse 49.28).
Sources: Ariel’s Bible Commentary par A. G. Fruchtenbaum, et Genesis 37-50 par J.M. Boice.