Jacob croise ses mains

Q.: Pourquoi Jacob (Israël), au lieu de poser sa main droite sur la tête du premier-né (Manassé), l’a plutôt fait à Éphraïm ?

À cause de sa foi! C’est ce que nous apprenons dans Hébreux 11.21 :

« C’est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph. »

Lorsque Jacob a béni les fils de Joseph, soit Éphraïm et Manassé, il les a bénis chacun individuellement. Joseph avait placé ses fils l’un à la droite de Jacob et l’autre à sa gauche. Celui placé à la droite était Manassé, qui était le premier-né. Il faut savoir que le côté droit dans la pensée juive était le côté le plus favorable. Joseph voulait donc que son fils aîné, Manassé, reçoive la bénédiction la plus considérable, et c’est pour cela qu’il l’a placé à la droite de Jacob.

Et c’est précisément là que la foi de Jacob entre en action. Il ne connaissait pas les enfants de Joseph, et il ne pouvait pas les distinguer par la vue; mais il les a distingués par la foi : Jacob s’est croisé les mains pour mettre sa main droite sur la tête d’Éphraïm et lui accorder ainsi la bénédiction concernant la promesse d’avoir une multitude de nations. Une paraphrase juive de ce texte ce lit ainsi :

« Ses fils seront les dirigeants parmi le peuple. » (Targum d’Onkelos.)

Éphraïm est devenu plus tard le siège du royaume d’Israël, qui est souvent appelé Éphraïm dans la Bible. Jacob, à la fin de sa vie, a donc su distinguer par la foi les voies de Dieu à l’égard d’Israël.

Le Dieu de Nachor

Q.: Si Abraham refusa qu’Isaac se marie aux Cananéennes (en raison de leur idolâtrie), quel dieu (Dieu) Nachor, le frère d’Abraham, priait-il ?

Ce n’est peut-être pas seulement en raison de l’idolâtrie qu’Abraham (et aussi plus tard Isaac) a refusé à son fils qu’il épouse une femme Cananéenne. C’est peut-être également en raison de la malédiction prononcée contre Canaan (Genèse 9.25). La loi mosaïque allait plus tard contenir des instructions claires à cet égard (Deutéronome 7.1-4). Concernant Nachor, un verset nous apprend qu’il implorait peut-être aussi le seul vrai Dieu:

« Que le Dieu d’Abraham et de Nachor, que le Dieu de leur père soit juge entre nous. » (Genèse 31.53, Segond NEG)

Toutefois, la construction en Hébreu n’est pas parfaitement claire et les commentateurs ne sont pas tous d’accord. Il est probablement plus prudent de dire qu’Abraham ne voulait tout simplement pas que son fils prenne une femme en dehors de sa ‘tribu’, une femme d’un peuple maudit par surcroît, et ce malgré l’idolâtrie possible de son propre peuple à lui.

Pécher pour être béni ?

Q.: Devons-nous pécher quelques fois pour pouvoir aussi apporter la bénédiction?

Paul pose lui-même cette question dans son Épître aux Romains et y répond:

« Et si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi suis–je moi–même encore jugé comme pécheur? Et pourquoi ne ferions–nous pas le mal afin qu’il en arrive du bien, comme quelques–uns, qui nous calomnient, prétendent que nous le disons? La condamnation de ces gens est juste. » (Romains 3.7-8)

Plus loin, Paul dit encore:

« Que dirons–nous donc? Demeurerions–nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions– nous encore dans le péché? » (Romains 6.1-2)

Je crois que la réponse est claire ici. Il n’y a aucun exemple, dans la Bible, d’une situation où il était correct de pécher pour faire arriver le bien. Dieu peut faire sortir le bien du mal, mais le péché reste une transgression contre Lui qui aura ses conséquences.

Un péché qui apporte la bénédiction ?

Q.: Pourquoi le péché de Jacob (mensonge) a-t-il apporté la bénédiction ?

Ce n’est pas le péché qui a apporté la bénédiction. Un péché n’apporte jamais de bénédiction. Cependant, Dieu ‘travaille’ ou ‘œuvre’ dans le contexte d’une humanité pécheresse. Par exemple, pour accomplir l’œuvremerveilleuse de la rédemption, Dieu a utilisé la crucifixion de son Fils. Or la crucifixion est certainement quelque chose de mal, surtout à l’égard d’une personne innocente. Mais Dieu s’en est servi pour accomplir l’œuvrede la rédemption. Toutefois, le fait que Dieu s’en est servi pour bénir les élus n’enlève en rien la responsabilité de ceux qui ont mis en œuvre cet odieux crime, du point de vue humain. Ainsi Pilate et Judas sont responsables de leurs actes, même si Dieu s’en est servi pour faire arriver la plus grande bénédiction qui soit, le salut. De la même manière, Dieu a utilisé Jacob le trompeur pour faire arriver ses plans; cependant, Jacob a toujours récolté le fruit de ses tromperies, comme l’obligation de fuir sa famille et vivre dans la crainte.

Les prières que Dieu entend

Q.: Est-il mentionné dans la Bible qu’une prière méditée n’est pas exaucée par Dieu contrairement à certaines personnes qui prient en criant ?

Certainement pas! Un bon exemple est celui de Néhémie. Alors que le roi lui demande ce qui le tourmente, Néhémie prie Dieu dans son cœur et répond au roi (Néhémie 2.4). Le contexte est clair que la prière de Néhémie était silencieuse. Un autre exemple est celui d’Anne, la mère de Samuel :

« Anne parlait dans son cœur, et ne faisait que remuer les lèvres, mais on n’entendait point sa voix. » (1 Samuel 1.13)

Nous savons que Dieu l’a également exaucée. Ce sont les circonstances qui amènent une personne à prier à haute voix ou dans le silence de son cœur. Mais Dieu peut répondre à l’un comme à l’autre. Cependant, une prière ‘criée’ doit être caractérisée par la maîtrise de soi! Elle peut être par exemple l’expression d’un cœur en douleur, mais empreinte de respect.