Un chrétien possédé ?

Q.: Un chrétien consacré qui a vraiment accepté le Seigneur peut-il être habité et malmené physiquement par un démon ? Et lorsqu’on se met en colère, par exemple, est-ce parce qu’il y a un démon en nous qu’il faut lier et chasser ?

R. : Ici, il faut faire la différence entre la possession et l’influence démoniaques. Un croyant véritablement né de nouveau ne peut pas être possédé d’un démon puisque le Saint-Esprit habite en lui (1 Corinthiens 3.16). Cependant, il peut être exposé aux influences et même aux attaques des esprits méchants (Éphésiens 6.12). La Bible ne nous donne pas l’autorité de ‘lier’ ou de ‘chasser’ des démons; elle nous enseigne plutôt à être sobre (se contrôler, être équilibré), à veiller, et à résister (1 Pierre 5.8). De plus, il n’y a pas que le malin qui soit la cause de nos péchés et de nos chutes : le moi (nature pécheresse) et le monde (système opposé à Dieu) sont également nos ennemis.

Des noms d’esprits ?

Q.: Jézabel, Léviathan, Pharaon et beaucoup d’autres noms bibliques sont parfois utilisés aujourd’hui pour décrire des esprits qui habitent le monde. Aussi, l’expression « l’ennemi » revient souvent dans notre vocabulaire. Les démons et Satan sont-ils responsables de tous les maux qui nous arrivent ?

R. : Jézabel était une femme méchante et idolâtre, mais c’était une femme et non un démon (1 Rois 16.31). Léviathan était, semble-t-il, un monstre marin et non un démon (Ésaïe 27.1), etc. L’utilisation de ces noms pour décrire des démons est un phénomène ecclésiologique mais non biblique. Le diable est certainement l’ennemi (Matthieu 13.39), mais il n’est pas omniprésent, pas plus que les démons : ils parcourent la terre et s’y promènent (Job 1.7). Ils ne peuvent donc pas être tenus responsables de tout ce qui nous arrive. Bien des facteurs peuvent être considérés : nos propres manquements, la main de Dieu qui nous châtie, la providence (il pleut sur les justes et sur les méchants), etc. Certains maux qui nous arrivent peuvent être aisément expliqués, d’autres non. Il ne s’agit pas de jeter automatiquement le blâme sur le diable ou les esprits méchants, mais tout simplement de chercher la paix de Dieu à travers ces maux, soit par la confession, s’il s’agit d’un péché, soit par la soumission et la confiance au Dieu qui prend soin de nous (1 Pierre 5.7).

Du mal ou du malin ?

Q.: Dans Matthieu 6.13, certaines versions disent ‘délivre-nous du mal’, tandis que d’autres traduisent par ‘délivre-nous du malin’. Pourquoi cette différence ? Qui a raison ?

Premièrement, l’adjectif Grec ponēros peut être traduit par mal; c’est son sens le plus commun. Par contre, Matthieu utilise l’adjectif substantivé (qui devient un nom) tou ponērou à trois reprises dans son Évangile et à chaque occasion, cela se réfère à la personne du diable, comme le contexte le clarifie: Matthieu 5.37; 6.13; et 13.38. Cet emploi substantivé est même utiliséailleurs dans le Nouveau Testament (Éphésiens 6.16; 2 Thessaloniciens 3.3; 1 Jean 3.12).

C’est pourquoi certaines versions ont traduit par malin, avec ou sans majuscule (Segond et Segond révisée dite Colombe), par Tentateur(TOB), par diable(Semeur), ou par Mauvais (Jérusalem et Nouvelle Bible Segond). Il y a peu de traductions majeures1 qui ont traduit par ‘mal’: Darby (qui n’a pas toujours raison!), et Martin, théologien protestant du tournant du 18esiècle.

Donc, la traduction ‘délivre-nous du malin’ représente probablement le mieux le texte Grec.

Voilà l’importance de considérer plusieurs versions dans l’étude de la Parole de Dieu.