Comment comprendre les mots grecs ‘théon’ et ‘théos’ dans Jean 1.1 ?

Q.: Le mot ‘Dieu’ dans le texte de Jean 1.1 se présente sous deux formes: théon et théos. Comment comprendre la différence entre les deux ? 

R.: En grec, les mots se déclinent, c’est-à-dire qu’ils changent de forme selon leur fonction grammaticale dans le texte. Ainsi, dans le premier cas, le mot ‘théon’ est à l’accusatif, qui est habituellement le cas du complément d’objet direct. Plus précisément, il est ici à l’accusatif parce qu’il est précédé de la préposition ‘avec’ (pros), qui demande l’accusatif lorsqu’elle dénote l’association. Bref, c’est comme répondre à la question: La Parole était avec qui ? La réponse: Dieu. Ensuite, dans le second cas, le mot ‘théos’ est au nominatif parce qu’il a la fonction d’un attribut, c’est-à-dire une qualité attribuée au sujet. Dans la phrase, il y a deux ‘nominatifs,’ ce qui indique que l’un est sujet et l’autre attribut. Le sujet est celui qui est accompagné de l’article défini, donc ‘la’ Parole. Ainsi, Dieu devient ici l’attribut de la Parole: « La Parole était Dieu. » Cette règle explique aussi pourquoi il n’y a pas d’article devant le second mot Dieu: c’est pour le différencier du sujet (la Parole), en tant qu’attribut. La traduction ‘un dieu’ est donc inacceptable grammaticalement parlant (et aussi théologiquement). Finalement, le contexte indique clairement que Jésus est la Parole. Ce passage affirme donc que Jésus était non seulement avec Dieu (le Père, implicite), mais il est également Dieu.

Jésus retarde la résurrection de Lazarre

Q.: Dans Jn 11:6, nous lisons: « Lors donc qu’il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était. » Comment pouvons-nous comprendre ce délai ? Jésus a-t-il volontairement retardé sa venue vers Lazare ?

Le texte grec dit: « Alors, comme il (Jésus) entendit qu’il (Lazare) faiblissait, sur ce (à ce moment même), en fait, (en fait exprime un contraste) il demeura deux jours dans le lieu où il était. » Il est donc clair que Jésus a volontairement ‘étiré’ son séjour en Pérée pour un but spécifique.

Selon un ancien commentaire exégétique juif (Midrash Rabba sur Genèse), l’âme d’une personne décédée demeurait jusqu’à trois jours au-dessus du corps, jusqu’à ce que l’âme voit la corruption apparaître sur le corps. Alors, l’âme quittait définitivement le corps. Donc, selon les croyances juives, il n’était plus possible de revenir à la vie après ces trois jours. Lazare avait dépassé ce délai (Jn 11:17, 39), ce qui accentue davantage le miracle de sa résurrection. Le Seigneur ne confirme pas cette croyance juive à propos de l’âme, mais en agissant ainsi, il enlève toute possibilité de doute quant à la nature miraculeuse de l’événement.

Des miracles aujourd’hui

Q. : Pourquoi Dieu a-t-il fait tant de miracles auparavant (avec les Juifs et durant son passage sur la Terre), et n’en fait-il plus aujourd’hui ? Pourquoi ne nous montre-t-il pas par des miracles qu’il y a bel et bien un Dieu ?

Effectivement, la Bible fait mention de plusieurs miracles. Certains concernaient des individus, d’autres des multitudes. Mais leur but commun était surtout de rendre témoignage à l’œuvre de Dieu et non pas simplement de prouver l’existence de Dieu. Ainsi, Dieu a appuyé le témoignage des apôtres concernant le message de l’évangile par des signes, des prodiges, et divers miracles (Heb 2:4). Mais aujourd’hui, le témoignage à l’évangile est fermement établi et consigné dans la Parole de Dieu, la Bible. Les miracles ne sont donc plus nécessaires pour attester le message de Dieu aux hommes et ce, particulièrement dans une époque où la Bible est pratiquement accessible à tous, du moins ici en Amérique. De plus, c’est avec un certain sentiment de reproche que le Seigneur Jésus a dit: « Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point » (Jn 4:48). Jésus faisait aussi une grande différence entre ceux qui croyaient à l’Écriture et à ses paroles: « Ses disciples […] crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite« , et ceux qui croyaient seulement sur la base des miracles: « Plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous » (Jn 2:23-25). Les hommes peuvent être impressionnés par les miracles, sans pour autant croire en Dieu avec une foi véritable. C’est ce que nous lisons dans Jn 12:37: « Malgré tant de miracles qu’il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui. » Certainement, Dieu est encore capable de faire de grands miracles. Mais c’est dans la Bible que Dieu se révèle aujourd’hui, et cette révélation est complète et suffisante. D’ailleurs, la Bible n’est-elle pas un très grand miracle en elle-même ? Elle demeure et elle change des vies! Jésus-Christ a dit: « Ta parole est la vérité » (Jn 17:17). C’est donc la Bible qu’il faut croire.