Israël versus l’Église

Q.: Pourquoi est-il important de différencier Israël de l’Église ?

Israël est le peuple choisi de Dieu dans l’Ancien Testament, depuis Abraham jusqu’aux douze tribus, et avec lequel Dieu a fait plusieurs alliances et donné plusieurs promesses éternelles. C’est le peuple Juif. L’Église, quant à elle, est formée des personnes sauvées, qui ont été appelées à former le corps mystique de Christ, dont il est la tête. L’Église est composée de Juifs et de Gentils. Dans ses promesses à Abraham, Dieu avait prévu de bénir toutes les nations de la terre (Gen 18:18). L’Église est incluse dans cette promesse mais elle demeure néanmoins distincte d’Israël. L’Église n’est pas une nouvelle Israël, ou la ‘suite’ d’Israël. Dieu a fait des promesses qui sont pour Israël seulement et ce peuple a encore un futur. Israël est un peuple terrestre, alors que l’Église est un peuple céleste. L’Église n’a jamais reçu la promesse d’hériter d’une terre, mais Israël oui. Et Israël n’a jamais reçu la promesse d’être enlevée au ciel à la rencontre du Seigneur, comme l’Église l’a reçue. Il est vrai qu’autant Israël que l’Église sont tous les deux « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis » (1 Pe 2:9); ils ont donc un appel semblable, mais ils demeurent quand même distincts en ce qui a trait à leur nature et à leur futur. La réponse à cette question repose principalement sur l’herméneutique, c’est-à-dire la méthode d’interprétation. Si nous adoptons une méthode littérale et grammaticale, nous sommes obligés de faire une distinction entre Israël et l’Église, car bien des prophéties et des promesses faites à Israël attendent encore leur plein accomplissement.

Combien de tribus en Israël ?

Q. : Combien y a-t-il de tribus en Israël exactement ?

Les tribus sont bien au nombre de 12. Ce sont originalement les 12 fils de Jacob (Gen.49). Cependant, Lévi et Joseph ont été remplacés par les fils de Joseph, Manassé et Éphraïm (Nomb.1.5-15). Lors de la division du royaume d’Israël en deux royaumes, il y avait 10 tribus au nord (Israël) et 2 tribus au sud (Juda) (voir 1 Rois 11.35-36 et 12.20-23 -la tribu de Benjamin est parfois comptée avec celle de Juda). Après l’exil de Babylone (605-535 av. JC), l’attention est portée presqu’uniquement sur la tribu de Juda. Et dans le NT, elles sont mentionnées par-ci par-là. Un jour, toutes les tribus d’Israël seront rassemblées dans leur pays (Luc 22.30; Jér.30.3).

Des nations chassées

Q. : Pourquoi l’Éternel chasse-t-il des peuples de leur terre ?

Dieu punit et châtie la désobéissance et le péché. Les nations que Dieu a chassées de Canaan l’ont été en fonction de leur péché et de leur rébellion contre Lui (Deut.9.4). Et lorsque le peuple d’Israël a lui-même été chassé de sa propre terre (Lév.26.40-41), c’était à cause de son idolâtrie et de son incrédulité. Mais Dieu a promis la terre d’Israël à ce peuple et un jour, ils la posséderont pleinement (Ps 105.9-11).

Jacob maudit ses fils ?

Q.: Pourquoi Jacob maudit-il la violence de Siméon et de Lévi, plutôt que de les pardonner ? Voir Genèse 49.5-7 :

« Siméon et Lévi sont frères ; Leurs glaives sont des instruments de violence. Que mon âme n’entre point dans leur conciliabule, que mon esprit ne s’unisse point à leur assemblée ! Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes, et, dans leur méchanceté, ils ont coupé les jarrets des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle est violente, et leur fureur, car elle est cruelle ! Je les séparerai dans Jacob, et je les disperserai dans Israël. »

Dans le passage de Genèse 49.5-7, il n’est pas question de vengeance ou de pardon, mais plutôt d’une prophétie faite à l’égard des conséquences des gestes de violence posés par Siméon et Lévi. Cette prophétie est même considérée comme une ‘bénédiction’, comme on peut le voir dans Genèse 49.28 :

« Ce sont là tous ceux qui forment les douze tribus d’Israël. Et c’est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun selon sa bénédiction. »

L’attitude est condamnée (maudite), puis Jacob annonce que Siméon et Lévi seront ‘dispersés dans Israël’. Bien que ceci ait été une ‘punition’ pour ces deux tribus, ce fut réellement une bénédiction pour elles : Siméon, très petite tribu, s’est retrouvée au sein de la tribu royale de Juda (Josué 19.1- 9) et Lévi, la tribu sacerdotale, a été répartie à travers tout Israël (Josué 21). Il n’est donc pas question ici d’une attitude personnelle, mais d’une promesse prophétique remplie de la grâce de Dieu.

Pourquoi un veau d’or ?

Q. : Dans le désert, suite à la sortie d’Égypte, les Juifs ont adoré un veau d’or. Pourquoi un veau? Y a-t-il une signification au fait que ce soit un veau?

Il est intéressant de noter que Jéroboam, le serviteur de Salomon qui a pris la tête du royaume du Nord lors de la division d’Israël, a aussi fabriqué des veaux d’or. L’image du bétail était chose commune pour représenter des divinités païennes lors de la période biblique. En Égypte, la déesse Hathor était parfois représentée avec des caractéristiques propres à une vache, comme les cornes et les oreilles. Certains commentateurs associent cette image du veau d’or précisément au dieu égyptien Apis, qui avait la forme d’un veau. Cependant, ce dieu était un dieu de la fécondité et des relations sexuelles. Il est donc peu probable que les Israélites aient repris exactement son image. Même dans d’autres cultures, comme les cultures cananéennes et babyloniennes, les divinités masculines étaient souvent représentées avec des caractéristiques bovines, surtout des cornes. On pense au dieu Baal, qui est associé avec des veaux dans les textes d’Ugarit, ancienne ville située à 40 KM au sud d’Antioche, qui a été mise à jour en 1929, et où l’on a découvert une librairie entière de tablettes d’argile.