Les ordres de Jésus au sujet de ses miracles de guérison

Q.: Dans les Évangiles, pourquoi Jésus ordonne-t-il à ceux qu’il guérit de n’en parler à personne ? Jésus ne veut-il pas guérir ?  

R.: Les Écritures elles-mêmes nous donnent deux réponses à cette question.

Premièrement, d’un point de vue purement pratique, Jésus ordonne cela simplement pour éviter une ‘mauvaise publicité’ à son sujet. Un commentateur biblique explique : « Le fait de publier de tels miracles (dont la guérison de la lèpre dans Marc 1.41, 42) pouvait potentiellement nuire à la mission du Christ et détourner l’attention de son message. Marc nous dit que c’est précisément ce qui est arrivé : ‘Mais cet homme, s’en étant allé, se mit à publier ouvertement la chose et à la divulguer, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l’on venait à lui de toutes parts‘ (Marc 1.45). Dans son exubérance au sujet du miracle dont il venait d’être l’objet, cet homme a désobéi au Seigneur, et cela a eu pour résultat que Christ a dû se déplacer hors de la ville vers les régions désertiques » (John MacArthur, Bible d’étude). Dans les versets précédents, Jésus avait souligné qu’il devait prêcher car c’était pour cela qu’il était sorti (Marc 1.38). Et ses miracles devaient confirmer sa prédication et son identité. Mais après la publication de ses miracles, contrairement à son ordre, pour quelle raison les foules allaient-elles chercher à le voir ? Pour entendre son message ou pour être guéries ?

Deuxièmement, les miracles du Seigneur avaient pour but de confirmer l’identité du Seigneur et d’authentifier son message à travers l’accomplissement des Écritures. C’est ce dont parle Matthieu 12.15-19 : « Une grande foule le suivit. Il guérit tous les malades, et il leur recommanda sévèrement de ne pas le faire connaître, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète : Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera la justice aux nations. Il ne contestera point, il ne criera point, et personne n’entendra sa voix dans les rues » (texte en gras pour souligner). Voyez aussi Matthieu 8.16, 17 : « Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète : Il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies. » Les prophéties d’Ésaïe concernaient clairement le ministère public du Seigneur et elles ont été accomplies.

Attention aux soi-disant évangélistes de la guérison et de la prospérité, qui utilisent de tels textes hors contexte comme prétexte pour justifier leur ‘foi.’ Le Seigneur Jésus n’est pas venu pour guérir, mais pour expier le péché. Ses miracles de guérison devaient servir de témoignage à son identité et non de norme pour la foi chrétienne. Évidemment, Dieu peut guérir qui il veut, quand il veut, en particulier en réponse à nos prières. Cependant, il n’a jamais promis la guérison, et il n’a pas envoyé l’Église pour guérir ni pour promettre la guérison, mais pour rendre témoignage à la vérité.

Dieu permet parfois la santé et peut parfois permettre la maladie. Il utilise souverainement l’un et l’autre dans la vie du croyant.

Persévérer jusqu’à la fin

Q.: Un croyant qui ne persévère pas jusqu’à la fin sera-t-il sauvé (Mat 24:13) ?

Premièrement, ce passage de Matthieu parle probablement davantage de délivrance que de salut. Personne ne peut être sauvé en persévérant, ce qui serait un salut par les œuvres. Il s’agit vraisemblablement ici d’une délivrance après un temps d’épreuve. Mais il est également vrai que la ‘norme’ d’un véritable croyant, c’est la persévérance (1 Cor 15:1, 2). Si un croyant ne persévère pas, il sera châtié par Dieu (Heb 12:1-11).

Les enfants de Bethléhem

Q.: Combien d’enfants sont morts à Bethléhem?

R.: C’est une question difficile à répondre puisqu’il n’y a qu’un seul passage qui rapporte cet incident, soit Matthieu 2.16-18, et rien dans le texte lui-même ne laisse supposer un nombre quelconque. De plus, il semble bien qu’il n’y ait aucune source historique qui mentionne ces meurtres. Cependant, à la lumière de ce que nous connaissons de la région de Bethléhem et de ses environs à cette époque, la plupart des commentateurs évoquent un nombre se situant entre 10 et 40 enfants. Aussi, Bethléhem étant situé à seulement quelques kilomètres de Jérusalem, soit quelques heures de marche, le temps écoulé avant qu’Hérode ne se rende compte de la duperie des mages ne devait pas dépasser deux jours environ.

Du mal ou du malin ?

Q.: Dans Matthieu 6.13, certaines versions disent ‘délivre-nous du mal’, tandis que d’autres traduisent par ‘délivre-nous du malin’. Pourquoi cette différence ? Qui a raison ?

Premièrement, l’adjectif Grec ponēros peut être traduit par mal; c’est son sens le plus commun. Par contre, Matthieu utilise l’adjectif substantivé (qui devient un nom) tou ponērou à trois reprises dans son Évangile et à chaque occasion, cela se réfère à la personne du diable, comme le contexte le clarifie: Matthieu 5.37; 6.13; et 13.38. Cet emploi substantivé est même utiliséailleurs dans le Nouveau Testament (Éphésiens 6.16; 2 Thessaloniciens 3.3; 1 Jean 3.12).

C’est pourquoi certaines versions ont traduit par malin, avec ou sans majuscule (Segond et Segond révisée dite Colombe), par Tentateur(TOB), par diable(Semeur), ou par Mauvais (Jérusalem et Nouvelle Bible Segond). Il y a peu de traductions majeures1 qui ont traduit par ‘mal’: Darby (qui n’a pas toujours raison!), et Martin, théologien protestant du tournant du 18esiècle.

Donc, la traduction ‘délivre-nous du malin’ représente probablement le mieux le texte Grec.

Voilà l’importance de considérer plusieurs versions dans l’étude de la Parole de Dieu.