Un péché qui apporte la bénédiction ?

Q.: Pourquoi le péché de Jacob (mensonge) a-t-il apporté la bénédiction ?

Ce n’est pas le péché qui a apporté la bénédiction. Un péché n’apporte jamais de bénédiction. Cependant, Dieu ‘travaille’ ou ‘œuvre’ dans le contexte d’une humanité pécheresse. Par exemple, pour accomplir l’œuvremerveilleuse de la rédemption, Dieu a utilisé la crucifixion de son Fils. Or la crucifixion est certainement quelque chose de mal, surtout à l’égard d’une personne innocente. Mais Dieu s’en est servi pour accomplir l’œuvrede la rédemption. Toutefois, le fait que Dieu s’en est servi pour bénir les élus n’enlève en rien la responsabilité de ceux qui ont mis en œuvre cet odieux crime, du point de vue humain. Ainsi Pilate et Judas sont responsables de leurs actes, même si Dieu s’en est servi pour faire arriver la plus grande bénédiction qui soit, le salut. De la même manière, Dieu a utilisé Jacob le trompeur pour faire arriver ses plans; cependant, Jacob a toujours récolté le fruit de ses tromperies, comme l’obligation de fuir sa famille et vivre dans la crainte.

Travailler à son salut

Q.: On dit qu’il faut ‘travailler’ à son salut, mais le salut n’est-il pas une garantie, une délivrance ? Si mon passé est effacé, pourquoi dois-je le revivre constamment ?

R. : C’est ici la différence entre ‘justification’ et ‘sanctification’. Dans la justification, le croyant reçoit le pardon judiciaire de Dieu; il n’y a plus de condamnation pour lui. Dans la sanctification, le croyant reçoit le pardon paternel de Dieu; c’est ce qui le maintient en communion avec Lui. La justification nous assure la délivrance permanente de la condamnation, et la sanctification nous procure des délivrances renouvelées dans notre communion avec le Seigneur. Le vieil homme est mort : cela signifie qu’il a perdu sa puissance, de telle sorte que le croyant n’est plus obligé de pécher. Cependant, il est toujours présent pour nous faire trébucher. De là l’importance de laisser toute la place au Saint-Esprit dans nos vies, car c’est lui qui nous fera remporter des victoires (Lire Romains 5-8).

Le péché avant la loi

Q.: À l’époque de Joseph, il n’y avait pas la loi de Moïse; comment les gens reconnaissaient-ils leurs péchés ?

Paul répond à cette question dans l’Épître aux Romains :

« Jusqu’à la loi le péché était dans le monde. Or, le péché n’est pas imputé, quand il n’y a point de loi. Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. » (5.13-14)

La phrase « le péché n’est pas imputé, quand il n’y a point de loi » signifie que sans loi, la loi ne peut donc pas être transgressée. Mais cela ne signifie pas qu’avant la loi, il n’y avait pas de péché; Paul est clair là-dessus : « Jusqu’à la loi le péché était dans le monde. » On n’a qu’à penser au meurtre d’Abel par exemple. Dans ce verset, Paul mentionne une chose qui pouvait rappeler à l’homme son péché et l’amener à le reconnaître : la mort! « La mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse. » La mort elle-même n’enseigne-t-elle pas à l’homme les conséquences du péché ? Dans cette même Épître aux Romains, Paul mentionne aussi la création (1.19-21) et la conscience (2.15), qui témoignent à l’homme la nature de Dieu et celle de l’homme.

Refuser la cène

Q. : Nous devons assister à la sainte cène (rompre le pain); est-ce un péché de ne pas le faire pendant un certain temps ?

La Cène est un mémorial pour les croyants. Si un croyant n’y participe pas, il se prive lui-même d’une communion unique et particulière avec le Seigneur et les siens. Ce n’est pas tant un péché qu’une attitude déficiente. L’apôtre Paul nous encourage à nous examiner nous-mêmes avant de prendre le repas du Seigneur (1 Cor.11.23-34) et ensuite à y participer. Certains chrétiens s’abstiennent deprendre la Cène parce qu’ils s’en jugent indignes, surtout après avoir pris conscience d’un péché dans leur vie, souvent la veille, le samedi soir! Mais ce n’est pas ce que Paul enseigne dans 1 Cor.11. Il faut tout simplement reconnaître et confesser nos péchés en cherchant à les abandonner, et prendre le repas du Seigneur, en acceptant son pardon. De plus, le contexte de 1 Cor.11 concerne surtout une mauvaise attitude à l’égard des éléments du repas du Seigneur, alors que certaines personnes prenaient le pain et le vin comme des aliments ordinaires et en abusaient. Tout l’aspect du souvenir du corps et du sang de Christ avait disparu à leurs yeux. Ils étaient donc exhortés à s’éprouver eux-mêmes, c’est-à-dire à changer leur attitude à l’égard des symboles, pour ne pas attirer sur eux une discipline de la part du Seigneur. Je crois qu’il faut donc exhorter chaque croyant dans ce sens avec douceur et patience.